Non, le titre ne fait pas référence à un roman de Michel Houelbecq mais bien à des petites particules qui permettent à votre voiture de mieux tenir la route.
Les fonctions de base d’une suspension sont de maintenir le plus possible les quatre roues au sol tout en limitant les mouvements de la caisse pour assurer un bon confort aux passagers. Pour ce faire, une suspension conventionnelle utilise deux éléments : le ressort et l’amortisseur. Le ressort permet d’obtenir une hauteur variable de la caisse par rapport à la route et, ainsi, d’en absorber les chocs. S’il était le seul constituant de la suspension, le ressort entraînerait d’importants mouvements de la caisse de par sa capacité à osciller. Pour limiter ces oscillations, on utilise un amortisseur. Mais comme toutes les surfaces sont différentes, les oscillations induites sont différentes. On comprend ainsi aisément l’utilité d’un amortissement variable. Le plus connu, et le plus ancien (Citroën DS, 1995), reste l’amortissement pneumatique.
Les amortisseurs hydrauliques
Un amortisseur hydraulique classique fait appel aux propriétés de laminage d’un fluide. Des trous calibrés, pratiqués dans le piston de l’amortisseur, limitent le passage du fluide entre deux chambres. Ainsi, pour avoir un amortissement variable, il suffirait de faire varier le diamètre des trous. Plus facile à dire qu’à faire… De son côté, l’équipementier Delphi a réfléchi à l’envers et a choisi de jouer sur les propriétés du fluide.
L’amortisseur du MagneRide contient un fluide synthétique à base d’hydrocarbures renfermant des particules magnétiques. La tête du piston, qui comprend les trous de passage, comporte aussi une bobine capable de générer un champ magnétique. Quand cette bobine n’est pas soumise à un courant électrique, les particules magnétiques se déplacent de façon aléatoire et le fluide possède alors les mêmes propriétés qu’un fluide conventionnel. Quand un courant électrique circule dans la bobine, les particules magnétiques ont tendance à s’organiser en structures fibreuses dans la même direction que le champ magnétique. La force de ces liaisons est proportionnelle à l’intensité du courant électrique. Il en résulte une plus grande résistance du liquide à circuler au travers des trous. Ainsi, en modulant le courant dans la bobine, on obtient un amortissement continûment variable.
Simple et rapide
En plus de son temps de réponse rapide (environ 1000 réglages à la seconde), l’avantage du MagneRide est qu’il ne requiert pas de centrale hydraulique ou pneumatique. Donc, il est plus facile à installer sur un châssis déjà existant. Cette technologie est compatible avec tous les types d’automobiles. De plus, sa consommation électrique est assez faible, de l’ordre de 20 watts maximum par amortisseur. Sur le plan de son électronique de contrôle, elle peut être intégrée avec celle des ABS et ESP pour une meilleure stabilité de la voiture.
Initialement, la suspension MagneRide a été lancée sur des produits GM, plusieurs Cadillac ainsi que la Corvette, mais a également réussi à séduire plusieurs marques européennes (Ferrari, Audi).